L’IPBES, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, joue un rôle comparable à celui du GIEC pour le climat. Elle vient de publier un nouveau rapport, dit “Nexus”, qui met en lumière les interconnexions entre biodiversité, eau, alimentation, santé et changement climatique.
Ce rapport (en anglais) examine en profondeur les relations entre ces cinq éléments clés. S’appuyant sur l’analyse de 6500 études scientifiques réalisée par 165 experts internationaux, il dresse un constat alarmant : la biodiversité décline partout dans le monde, à toutes les échelles.
Ce recul affecte le fonctionnement des écosystèmes, la qualité et la disponibilité de l’eau, la sécurité alimentaire, la santé humaine, animale et végétale, ainsi que notre capacité à faire face aux effets du changement climatique. Le rapport souligne que la perte de biodiversité et le changement climatique sont étroitement liés et ont des effets cumulatifs qui menacent directement la santé et le bien-être des populations.
Les aspects économiques de ces enjeux sont également traités, avec des estimations concrètes du coût de l’inaction, ou encore de celui d’approches individuelles plutôt que collectives. En se projetant à l’horizon 2050, les auteurs explorent différents scénarii possibles, identifient les défis à long terme et proposent des pistes d’action à l’échelle mondiale.
Les experts ont évalué un large éventail d’options et retenu 70 politiques et actions qui apportent des bénéfices conjoints à plusieurs des composantes du Nexus. Nombre de ces solutions sont peu coûteuses. À l’inverse, les approches fragmentées, centrées sur un seul enjeu, entraînent souvent des conséquences négatives sur les autres.
Ces recommandations sont rassemblées dans une feuille de route à destination des décideurs, afin de les aider à faire des choix éclairés et cohérents pour répondre à ces défis interconnectés.